La deuxième semaine du voyage fut tout aussi chargée et enrichissante que la première.
Mercredi, sur le retour de Saint Louis, Nina, Ali et Audrey s’arrêtent vers Thies pour rencontrer un guérisseur, More Niane, précurseur de l’Artemisia au Sénégal. En effet, il a introduit la plante en 2003 dans son village, suite à la mort de 5 enfants atteints du paludisme. Depuis, il y a éradiqué le paludisme ! Seul le manque d’eau limite l’extension de ses parcelles, qui produisent déjà 60kg d’Artemisia par an. Il soigne aujourd’hui de nombreuses personnes grâce à l’Artemisia, qu’il associe à d’autres plantes médicinales. Plus de 90% des patients qui le consultent viennent pour autre chose que le paludisme : diabète, asthme, règles douloureuses. L’Artemisia serait-il un remède miracle ?
L’équipe se retrouve à Dakar, Aminata nous rejoint. Elle n’est pas de trop pour affronter la journée du jeudi où trois missions différentes nous attendent : aux Parcelles Assainies, Nina et Ali forment 18 tradi-praticiens, qui jouent un rôle essentiel dans la médecine sénégalaise. De son côté, Xavier, accompagné d’Aminata, se dirige vers le Centre d’Horticulture de Cambérène pour réaliser un semis, et mettre en place une nouvelle pépinière. Le centre encouragera les étudiants en Master à étudier les caractéristiques agronomiques de la plante. Pendant ce temps, Seyna et Audrey se lèvent tôt pour se rendre à Village Pilote, un centre de réinsertion des jeunes des rues dans le milieu professionnel. Certains enfants travaillent dans le maraîchage, encadré par Blaise, le jardinier, qui connait déjà l’Artemisia et est ravi de notre venue. Nous effectuons un semis avec lui et quelques enfants, et laissons de la tisane pour l’infirmerie. Ces trois missions feront l’objet d’un suivi attentif afin de pérenniser au mieux les pépinières mises en place.
Vendredi, l’équipe se rend à Vibe Radio Sénégal, l’une des radios les plus plus écoutée du pays, pour une interview qui sera diffusée bientôt sur les réseaux sociaux ! Puis nous nous accordons une après-midi de pause et nous baladons dans les rues et marchés de Dakar.
Samedi, nous nous dirigeons vers l’île de Gorée, à 4 km de Dakar, où une formation est programmée pour dimanche, en partenariat avec l’association Gorée Heritage. Cette association oeuvre pour la conservation du patrimoire goréen et pour la dynamisation des activités sur l’île. Nous préparons la formation avant de partir à la découverte de l’île, qui fait 900m de long… On fait vite le tour! L’absence de voiture y est très agréable.
Dimanche, nous formons onze femmes de Gorée. Au programme : ateliers fabrication de savons, de baume, et semis, sans oublier la vulgarisation de l’usage de notre plante fétiche comme traitement anti paludique. Les femmes sont pleines d’énergie et très enthousiastes : elles comptent diffuser l’Artemisia à toute l’île et y éradiquer ainsi le paludisme ! Les membres de l’association Gorée Héritage prévoient déjà de former eux-mêmes d’autres goréens la semaine suivante et d’installer une pépinière dans le jardin communautaire de l’île. Leur engagement nous met du baume au coeur, et l’équipe d’août ne manquera pas de venir faire un suivi.
Ravi de lire votre article. Je m’intéresse à ce » miracle du siècle » depuis quelque temps.
Je suis journaliste, j’ai fait quelques pub. à ce sujet et j’aimerais mieux vous connaître afin de suivre vos développements sur l’artemisia. Mais également me procurer la plante puisque j’administre un groupe dénommé » les amis de la plante » en plus de mes activités botanistes.
Mon blog:
lemotsoigne.simplesite.com